Jean-Marc Gouanvic

Parution : imagine… 25, Montréal, 1984, p. 11-16.
Réédition sous le titre « 1984 d'Orwell à la lumière de la science-fiction », dans Le Devoir, 17 novembre 1984, Montréal, cahier 5, p. 17. (Version remaniée et abrégée du texte paru dans imagine… 25.)
Réédition : Orwell a-t-il vu juste ?, Sillery, Presses de l'Université du Québec, 1986, p. 35-41.

L’auteur soupèse la valeur littéraire de 1984 et tend à la minimiser. Son argumentation repose sur le fait que le roman d’Orwell est une anti-utopie. Or, « l’anti-utopie fait l’apologie du statu quo » car elle est avant tout un coup de force pour convaincre le contemporain que les choses ne doivent pas changer. En outre, Orwell se trouve piégé par son postulat narratif anti-utopique en ce sens que les personnages d’un tel récit ne peuvent être que des pantins, sans intellect et sans tripes, pour illustrer logiquement la société totalitaire, par définition déshumanisée. Pour ces raisons, Gouanvic croit que les œuvres de Le Guin, Dick et Jeury sont plus pertinentes parce que l’auteur « parvient à objectiver son appartenance idéologique en la représentant dans le récit ». Il se demande même si l’anti-utopie est encore un roman, le fonctionnement de celle-ci étant régi par les lois de l’argumentation pamphlétaire, ce qui constitue en grande partie la matière de 1984.

Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 126.