Parution : Nuit blanche 12, Québec, 1984, p. 46-49.
Les héritiers de Charles Fourier, célèbre utopiste français du début du XIXe siècle, ont gommé certains aspects de sa pensée. Andrée Fortin s’attache à faire ressortir le principe des « passions » et de « l’attraction passionnée » qui se trouve au cœur de son œuvre. Autre originalité : « Fourier fait reposer tout son système sur la prise en charge des cas particuliers : l’exception devient la règle. » Les autres utopistes recherchent plutôt l’égalité, l’uniformité.
Suit une entrevue avec Alain Finkielkraut, coauteur du Nouveau désordre amoureux, qui explique pourquoi l’amour et l’utopie s’opposent radicalement. L’amour est une expérience qui intègre à la fois la jouissance et la souffrance tandis que « le geste fondateur de l’utopie, c’est de séparer le jouir et le souffrir comme deux expériences antagonistes ».
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 123.