Parution : Québec français 117, Sainte-Foy, 2000, p. 74-76.
Georges Desmeules propose une étude comparative de deux œuvres majeures des auteures Anne Hébert et Margaret Atwood, Les Enfants du sabbat et La Servante écarlate, qui fait ressortir leurs similitudes autour d’une critique féministe des rapports entre les femmes et les hommes même si le roman d’Hébert relève du fantastique alors que celui d’Atwood relève de la science-fiction. Desmeules avance que les deux romans « mettent en scène trois “types” féminins qui forment une trinité “mère-fille-esprit saint” ». La figure centrale (la fille : respectivement Sœur Julie de la Trinité et Defred) oscille entre deux pôles, l’un incarné par la mère qui se livre sans réserve au sabbat des corps (nostalgie de « l’avant-cataclysme »), l’autre par des personnages féminins qui cherchent à intellectualiser leurs interactions avec l’homme, dans leur quête d’un futur sans tache, mais qui servent encore, à leur insu peut-être, des desseins mâles et misogynes. Tout compte fait, ces trois figures féminines représenteraient trois types de rapports au désir.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 2000, Alire, p. 203.