Parution : Solaris 125, Roberval, 1998, p. 26-33.
Guy Sirois convie les lecteurs francophones à la découverte de l’œuvre de Francis Stevens, auteur peu connu du fait que seulement deux de ses textes ont été traduits en français. Il considère que cette œuvre (six romans et six nouvelles), écrite sur une courte période (un peu plus de trois ans), est l’une des plus importantes de la première moitié du XXe siècle car elle annonce l’implantation et le développement de la SF sur le territoire américain. Derrière ce pseudonyme masculin se cache une femme du nom de Gertrude Barrows, née le 18 septembre 1884, à Minneapolis. L’essentiel de sa production a été publié entre 1917 et 1920 dans des revues comme The Argosy, All-Story Weekly et The Thrill Book.
Avant de démontrer le côté précurseur de cette œuvre, Sirois brosse un historique de la production américaine avant 1917 et présente quelques pionniers du genre tels que Robert Duncan Milne, Garrett P. Serviss, George Allen England et Robert H. Davis. Cependant, aucun de ces auteurs ne revêt l’importance de Stevens, selon Sirois, car celle-ci a innové et a laissé une œuvre qu’on prend encore plaisir à lire. The Heads of Cerberus est considéré comme l’une des premières anti-utopies modernes et le roman dans lequel le thème de l’univers parallèle a été utilisé pour la première fois. Par ailleurs, Sirois est d’avis que « Claimed est certainement l’une des belles réussites du roman fantastique anglo-saxon de la première partie du vingtième siècle ». Il loue enfin son sens aigu du merveilleux et du grotesque, son style généralementdépouillé des apparats de la prose victorienne, la variété de ses thèmes et son humour bien dosé.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1998, Alire, p. 202-203.