Parution : Solaris 81, Hull, 1988, p. 18-22.
Stanley Péan constate d’abord que le fantastique maléfique fait figure de parent pauvre dans la littérature québécoise, l’institution littéraire lui préférant le fantastique moderne issu de l’esthétique des auteurs latino-américains. Pourtant, rappelle-t-il, le genre gothique, qui témoigne « d’une vision essentiellement manichéenne d’un monde où le mystère et le surnaturel empiètent sur le domaine de la réalité », est né en Angleterre il y a plus de deux siècles et possède une tradition établie par le premier roman proprement gothique, Le Château d’Otrante (1764) de Horace Walpole.
Il consacre ensuite la majeure partie de son texte à présenter les œuvres québécoises qui appartiennent à ce courant littéraire et à analyser la production de la seule revue québécoise dédiée au fantastique horrifique : Carfax. Il note au passage une tendance naissante chez les jeunes auteurs à associer l’humour et l’horreur mais, hormis les influences reconnaissables (Lovecraft, en premier lieu) qui ont marqué certains écrivains comme Michel Tremblay, Daniel Sernine et Michel Bélil, il ne décèle aucune particularité propre à la production québécoise qui établirait sa spécificité. Il attribue cette situation au fait que ce genre ne possède pas encore de véritables écrivains professionnels.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 194.