Parution : Solaris 110, Ville-Marie, 1994, p. 27-28.
Linda Bonin analyse Coquillage d’Esther Rochon en abordant la thématique de la déraison du désir. En proie au sentiment de solitude, dégoûté de sa personne en raison de son obésité et de sa laideur, Thrassl est attiré par le nautile qui vit dans le coquillage. Quand il cède à sa passion, il en éprouve de la honte. Le monstre représente l’inquiétante étrangeté – l’expression est de Freud – qui favorise le retour du refoulé, de l’inconscient. Bonin relève les images qui évoquent une forme de vie intra-utérine, elle s’attarde aux choix des noms propres, des adjectifs et du vocabulaire érotique pour démontrer l’existence d’une « dualité dans la cohérence interne du texte » : ténèbres/lumières, liquide/solide. Elle scrute l’étymologie des mots pour mettre au jour le rapport entre passion, désir et mort à l’œuvre dans Coquillage, théâtre d’une « confrontation entre les désirs de l’individu et le code social ».
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1994, Alire, p. 213.