Parution : Solaris 88, Hull, 1989, p. 22-23.
Luc Pomerleau fait une lecture comparative de deux nouvelles parues presque simultanément : « Andropolis » de Guy Bouchard et « Feminopolis » d’Elizabeth Sourbut. Après avoir souligné l’utilisation intéressante de pronoms génériques composés (il-elle, il-il, etc.) dans la nouvelle de Bouchard, il questionne l’idéologie véhiculée par ces deux textes qui abordent le sujet des rôles sociaux selon le sexe et l’orientation sexuelle.
Chez Bouchard, estime-t-il, l’homosexualité mâle instaure une relation de dominant/dominé qui ne fait que se substituer à l’hégémonie des structures patriarcales masculines et qui détermine entièrement les rapports entre les individus. Chez Sourbut, « la dimension affective peut s’exprimer par une relation lesbienne, mais pas nécessairement », la sexualité étant un élément parmi d’autres. Il en résulte deux sociétés différentes : coercitive et sans affectivité chez le premier, libre, équilibrée et « sororale » chez la seconde. Quoique le traitement lui paraisse insatisfaisant, Pomerleau reconnaît que « Andropolis » pose des questions susceptibles de susciter, comme tout bon texte de SF, une féconde réflexion sur la différenciation des rôles sexuaux.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 243.