Parution : imagine… 22, Montréal, 1984, p. 53-68.
Au moyen d’une approche psychocritique, Élisabeth Vonarburg cherche à dégager le « mythe personnel » de l’écrivain Daniel Sernine. La thématique principale de l’œuvre serait la dualité, laquelle s’exprime par le double jeu d’identification/rejet, le mécanisme de scission auquel se livre le Moi. Le retour obsessionnel des figures, le caractère cyclique des textes et les répétitions traduisent un « désir de cohérence absolue des systèmes mis en place, cohérence génératrice de sécurité ». Et c’est bien ce qui explique l’insatisfaction de Vonarburg en tant que lectrice, d’autant plus qu’il n’y a rien à espérer de l’écriture qui fait elle-même partie du système serninien. Elle doute qu’une évolution soit possible tant que l’écriture sera aussi classique, aussi traditionnelle, à l’image de la structure héroïque, conflictuelle qui se dégage de son œuvre, malgré tous ses efforts de synthèses conciliatrices. Contrairement aux articles de ce genre, celui-ci n’entretient pas un préjugé favorable à l’endroit de son sujet.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 133.