Parution : Communication et information, vol. II, n˚ 3, Université Laval, Sainte-Foy, 1978, p. 171-177.
Jacques Lemieux expose la démarche de recherche qu’il entend mener pour l’obtention d’un doctorat en sociologie ayant pour sujet d’étude un corpus d’une dizaine d’œuvres de science-fiction américaine et un nombre égal de romans français parus entre 1950 et 1975. Lemieux justifie, en tant que sociologue, son intérêt pour la science-fiction par le fait que celle-ci, en plus d’être le produit d’un système de relations sociales, objet de la sociologie, offre « un modèle de société, avec sa technologie, ses rapports sociaux et sa culture ». Il cerne ensuite les principales caractéristiques de la science-fiction en faisant référence aux travaux de David L. Allen et de Jean Gattégno qui proposent diverses catégories de science-fiction. L’analyse des œuvres se fera en tenant compte de leur catégorisation : prédictive ou symbolique, nourrie d’une inspiration scientifique implicite ou explicite, tributaire des sciences naturelles ou des sciences sociales.
La période 1950-1975 ayant été le théâtre, en France comme aux États-Unis, de nombreux événements qui constituent des indices des conflits et des transformations qui ont marqué les sociétés française et américaine, Jacques Lemieux entend privilégier deux thèmes susceptibles d’établir « la mise en rapport des structures romanesques observées et des systèmes de relations sociales » qui se dégagent de l’analyse sociologique des deux sociétés. Les deux thèmes en question sont les rapports de classes et les relations ethniques et raciales qu’il veut aborder en tenant compte de l’appartenance de classe des auteurs de SF, pour la plupart issus de la classe moyenne ou petite-bourgeoise caractérisée par une grande diversité d’affiliations politiques et idéologiques.
Source : Janelle, Claude, Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, 2021, p. 442-443.