Parution : Québec français 118, Sainte-Foy, 2000, p. 79-81.
Dès l’abord, Lise Morin déplore le fait que les textes fantastiques – sauf exceptions dues au prestige rattaché à leur auteur, tel Balzac, Gautier ou Maupassant – soient relégués dans le ghetto de la paralittérature. Définissant le fantastique comme une catégorie littéraire – plutôt qu’un genre littéraire en soi – qui « se reconnaît à la présence déconcertante de faits improbables au sein d’un univers vraisemblable », elle présente brièvement quatre modèles qui constituent autant de registres fantastiques.
Le fantastique poétique d’inspiration romantique, florissant dans la France du XIXe siècle, est marqué par la sensualité, la démesure des sentiments et une écriture paroxystique. Le fantastique canonique, peuplé de créatures surnaturelles de toutes sortes (sorcières, fantômes, monstres, etc.), a connu beaucoup de succès au cours des deux derniers siècles. Le néo-fantastique et le réalisme magique, de facture plus moderne, s’éloignent du modèle d’origine, le premier en misant davantage sur la fantaisie que sur la peur dans l’utilisation de phénomènes improbables, le second en faisant en sorte que les personnages ou faits surnaturels n’aient que peu d’incidence sur le déroulement de l’intrigue.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 2000, Alire, p. 205.