Parution : Visions d'autres mondes, Ottawa, RD/Bibliothèque nationale du Canada, 1995, p. 186-192.
Réédition : Lurelu, vol. 18, n˚ 2, Montréal, 1995, p. 36-38.
Traduction : Writing women's stories in a male universe. Reflections on Women and Science Fiction, dans Out of this world, Kingston/Ottawa, Quarry Press/National Library of Canada, 1995, p. 170-176.
Puisant dans son expérience d’écrivaine en tournée à travers le Canada, Pelletier se livre à des réflexions sur la lecture de science-fiction chez les jeunes, puis sur son propre parcours d’écrivaine.
Tandis que les adolescentes et les femmes déclarent ne pas aimer le genre, les garçons le dévorent, même s’ils sont moins nombreux à aimer la lecture. D’où vient ce dédain, alors qu’elles aiment les œuvres de l’auteure ? Parmi les réticences, Pelletier relève le manque d’émotions, mais surtout le fait que c’est un monde d’hommes. On ne rencontre d’ailleurs que peu d’écrivaines de SF au Québec, en France, voire aux États-Unis.
À partir de son propre parcours de lectrice et d’écrivaine, Pelletier remarque combien le genre conjectural souffre de la désaffectation que les lectrices entretiennent envers lui. En outre, les lectrices aiment la science-fiction « douce », inspirée des sciences humaines, car elle contient davantage d’émotions et, surtout, permet d’imaginer le quotidien de mondes différents. Par ailleurs, la SF écrite par des femmes offrirait-elle une manière différente d’envisager les mondes possibles ? Si tel est le cas, cela devrait emporter davantage l’adhésion des lectrices. Demeurons cependant réalistes, ajoute Pelletier, car le genre – du moins au Québec – ne génère pas les best-sellers. Quoi qu’il en soit, le milieu québécois de la SF est ouvert aux écrivains avérés et potentiels, hommes ou femmes.
Source : Beaulé, Sophie, L'ASFFQ 1995, Alire, p. 220-221.