Parution : Nuit blanche 24, Québec, 1986, p. 35-37.
Définissant le fantastique comme une manifestation « du refoulé qui entre en contradiction avec ce que la conscience permet de concevoir comme percevable », Michel Lord établit une correspondance entre la position toujours instable, évanescente que le fantastique occupe et la brièveté de sa manifestation. C’est pourquoi ce spécialiste du genre croit que la nouvelle est la forme littéraire la plus adéquate pour traduire cette « idée fixe qui tue ».
Dans la deuxième partie de son article, Michel Lord dégage trois phases dans l’évolution du corpus : l’apparition du genre (1961 à 1973), caractérisée par une production relativement faible ; l’émergence du genre (1974 à 1979) rendue possible grâce à une nouvelle génération d’écrivains résolument tournée vers le fantastique ; et le timide début de reconnaissance (1980 à nos jours) que l’auteur fait coïncider avec le premier collectif fantastique publié à la NBJ. Il rappelle aussi une série de manifestations qui s’inscrivent dans ce courant de reconnaissance. En conclusion, Michel Lord lie la fortune du fantastique à la recrudescence de la pratique de la nouvelle.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 165-166.