Maurice Émond

Parution : Québec français 108, Sainte-Foy, 1998, p. 65-68.

Au cours des années soixante, la révolution tranquille touche toutes les sphères de la société québécoise. En littérature, et plus particulièrement en ce qui concerne le conte, ce bouleversement rend possible l’émergence du fantastique dans les récits brefs. C’est ce que Maurice Émond s’applique à démontrer dans cet article en faisant l’inventaire de la production fantastique au cours de cette décennie (87 récits fantastiques écrits par 26 auteurs différents) et en rappelant que « le fantastique semble entretenir un lien privilégié avec les périodes de mutation, de crise, de quête d’identité ». 

Parmi les recueils marquants, il souligne Jolis Deuils de Roch Carrier, La Mort exquise de Claude Mathieu et Contes pour un homme seul d’Yves Thériault, même si le recueil date de 1944, parce qu’il préfigure « le fantastique moderne au Québec en exploitant l’esthétique du grotesque onirique qui annonce justement l’expressionnisme moderne ». En conclusion, au cours des années soixante, pour employer une formule choc, « le survenant cède la place à un revenant qui n’a plus rien de rassurant ». 

Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1998, Alire, p. 200-201.