Parution : Canadian Women Studies/Les Cahiers de la femme, vol. 6, n˚ 2, Vancouver, 1985, p. 9-11.
Élisabeth Vonarburg considère l’œuvre de Catherine Moore comme étant exemplaire de la démarche féminine dans l’expression littéraire depuis l’âge d’or des années 1930-1940. L’essayiste note quatre phases, seule la dernière n’étant pas inscrite dans l’œuvre de C.L. Moore. La phase de la dénégation : l’auteure camoufle son identité féminine et reprend les stéréotypes véhiculés par les auteurs masculins. La phase de la revendication virile : l’auteure révèle son identité et prête à son héroïne des attributs masculins. La phase de la revendication féminine : l’auteure permet à son héroïne d’assumer sa féminité. Enfin, la phase de l’intégration sexuelle : l’auteure décrit des humains complets, qui peuvent changer de sexe, le problème des stéréotypes masculins/féminins étant en quelque sorte dépassé.
Est-ce à dire qu’il y a une écriture féminine en SF ? Élisabeth Vonarburg ne se croit pas autorisée à répondre à cette question même si elle a lu quelque 200 textes écrits par des femmes. Elle se rappelle trop l’affaire James Tiptree Jr... Cependant, elle note certains thèmes qui attirent davantage les écrivaines de SF : la femme cyborgisée, le rapport au corps, à la sexualité et à la procréation, la femme-à-pouvoirs, la dénonciation violente des sociétés patriarcales.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 165.