Parution : Lettres québécoises 91, Montréal, 1998, p. 10-11.
Dans ce court article qui complète le dossier que Lettres québécoises consacre à l’écrivain et éditeur Gilles Pellerin, Michel Lord tente de dégager les lignes de force de son œuvre qui se compose d’une centaine de textes répartis en quatre recueils parus entre 1982 et 1992. Cette œuvre se caractériserait par l’énoncé d’un discours de pensée de narrateurs, énoncé livré par fragments (trait propre à la pratique exclusive, chez l’écrivain, de la forme nouvellistique), toujours à reprendre, toujours à réécrire, qui traduit les préoccupations intellectuelles de Pellerin sur l’écriture et la matière constitutive de l’œuvre.
Le narrateur de la nouvelle « Lecture publique », figure autocritique fictionnelle exemplaire de l’œuvre de Pellerin, dira : « J’ai un mal fou à distinguer la confession de la fiction. » Entre l’autobiographie déguisée et la réflexion théorique sur le texte en train de s’écrire, Gilles Pellerin a produit une œuvre au parcours labyrinthique qui, estime Lord, mériterait qu’on y consacre des analyses d’envergure.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1998, Alire, p. 201-202.