Parution : Pour la patrie, Montréal, BQ, 1989, p. 7-19.
Gilles Dorion présente dans cet article le premier roman d’anticipation dans les lettres canadiennes-françaises, Pour la patrie de Jules-Paul Tardivel. Le préfacier se penche sur divers aspects de cette œuvre engagée : les personnages, les idées défendues par l’auteur, la forme romanesque. Pour Dorion, il est clair que l’auteur s’est dédoublé dans le personnage du politique Joseph Lamirande et du journaliste Paul Leverdier qui incarnent l’idéal catholique conservateur et ultramontain cher à Tardivel.
Le présentateur analyse la vraisemblance de la vision politique du romancier et la pertinence des trois options politiques qui s’offrent aux Canadiens en 1945, soit 50 ans après la parution du roman : 1) le statu quo ; 2) l’union législative, qui consacrerait la victoire des francs-maçons, ennemis acharnés des Canadiens français et de l’Église catholique ; 3) la séparation du Canada français, seule voie assurant la survie de la religion, de la langue et de la nationalité. Enfin, Dorion note que la forme romanesque de Pour la patrie emprunte à plusieurs genres : au roman noir anglais de la fin du XVIIIe siècle (la mise en situation initiale), au roman d’aventure, au roman politique ou à thèse, au roman policier (assassinats, enquête, filature, etc.) et au courant surnaturel chrétien (animation d’une statue et apparition céleste dans l’épilogue).
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1990, Logiques/Le Passeur, p. 319-320.