Élisabeth Vonarburg

Parution : L'Eldorado dans les glaces, Montréal, BQ, 1989, p. 7-14.

Pour présenter le premier roman de Denys Chabot, L’Eldorado dans les glaces, Élisabeth Vonarburg fait appel à notre perception du réel par la vue, qui révèle aussi des manques (point aveugle) et des illusions d’optique (per­ception en relief ou en creux). Elle veut montrer par là que l’utilisation de la lacune, de l’absence et du trou contribue à faire de ce roman un récit fantas­tique très moderne. 

En effet, au-delà de la figure classique du double et de la thématique récurrente dans les lettres québécoises contemporaines du per­sonnage de l’écrivain en proie à sa création, ce sont « les divers filtres opti­ques de la réminiscence », la transmigration du double d’Oberlin en même temps que sa dissolution contaminante dans les récits des autres narrateurs qui donnent au fantastique moderne de L’Eldorado dans les glaces ce caractère intemporel. En somme, se demande la préfacière, cette œuvre dans ses diverses facettes (personnages, décors, situations) ne serait-elle qu’un superbe trompe-l’œil ?

Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1990, Logiques/Le Passeur, p. 321.