Parution : Lurelu, vol. 19, n˚ 3, Montréal, 1997, p. 40-41 et 45.
Thierry Vincent établit un parallèle entre un conte fantastique de Faucher de Saint-Maurice, « L’Amiral du brouillard »(1872), et le premier roman canadien, Le Chercheur de trésors, publié par Philippe Aubert de Gaspé fils en 1837, en démontrant qu’il s’agit là de deux récits « magiques ». Il fonde son argumentation sur trois éléments communs aux deux textes : 1) l’évocation d’ouvrages magiques, dont Le Petit Albert, et la description de rituels qui mènent à des quêtes de la Connaissance ; 2) l’éclatement de la structure narrative ; 3) la mise en place d’une lecture magique du monde qui représente « un des aspects fondamentaux de la culture québécoise », estime Vincent.
Il développe ces trois aspects en faisant une lecture comparée des deux œuvres tout en s’attardant à la structure narrative du conte de Faucher de Saint-Maurice. La première partie serait de type « magique », la deuxième correspondrait à uneapproche « légendaire », tandis que la troisième épouserait une forme « journalistique » ou « documentaire ». Ce qui amène Thierry Vincent à conclure que l’aspect magique a un statut de « culture parallèle » au Québec et qu’une étude de notre littérature selon son axe magique (beaucoup trop négligé par les chercheurs) rendrait à certaines œuvres, jugées inachevées, leur véritable dimension.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1997, Alire, p. 220-221.