Parution : Le Conte, Montréal, Didier, 1987, p. 104-117.
Aurélien Boivin analyse dans cette étude, en s’appuyant particulièrement sur le recueil de Pamphile Lemay, Contes vrais, les deux modifications majeures qui marquent la littérarisation du conte québécois au XIXe siècle : la structure narrative et la fonction moralisatrice.
Il note que pour pallier l’absence réelle du conteur oral, les écrivains du XIXe siècle tels Louis Fréchette et Pamphile Lemay utilisent souvent la technique du récit dans le récit. Ce procédé de l’emboîtement narratif, caractéristique du conte littérarisé, permet au conteur littéraire de recréer la magie de la présence du conteur oral mais aussi, de prendre ses distances avec ce dernier. C’est ainsi que le conte, en passant de l’oral à l’écrit, devient moralisateur car il représente pour le conteur littéraire une occasion d’instruire son lecteur et d’exprimer les convictions morales et l’idéologie de la classe dominante à laquelle il appartient.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 270.