Parution : Solaris 54, Chicoutimi, 1984, p. 5-27.
Élisabeth Vonarburg décortique Ludovic de Daniel Sernine sous deux rapports. Dans un premier temps, elle soumet ce roman à une analyse psychocritique. Dans un second temps, elle le situe dans la fantasy. L’auteure constate une évolution chez le Moi serninien qui « sort fortifié et légitimé de ses aventures » et note que les deux figures parentales se sont réconciliées. Les motifs s’organisant encore essentiellement sur le mode antithétique, Ludovic appartient cependant au régime diurne héroïque (low fantasy). La tentative de réconciliation « d’éléments jusque-là présentés comme antagonistes et surtout mutuellement exclusifs » ne fait pas accéder le roman au régime nocturne mystique (middle fantasy) car « cette réconciliation n’arrive pas vraiment à s’actualiser dans l’écriture ». Le Décor du Monde Second demeure unidimensionnel et n’atteint pas le statut de personnage tandis que la société à l’arrière-plan n’offre aucune profondeur. De plus, la finale, qui efface toutes les ombres au tableau, peut être perçue comme une regrettable régression.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 133-134.