Parution : Solaris 116, Gallix, 1996, p. 29-31.
Le Tisserand en question, c’est Guy Gavriel Kay, auteur du cycle La Tapisserie de Fionavar dont Francine Pelletier analyse les influences littéraires. Elle se livre au jeu des comparaisons avec Le Seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien – passage obligé pour quiconque écrit du fantastique épique – en relevant des similitudes dans les personnages (Lorèn Mantel d’Argent vs Gandalf), les divinités maléfiques ou bénéfiques, la destinée d’un monde liée au règne végétal (l’arbre de l’été de Brennin vs l’arbre blanc de Gondor). Néanmoins, Francine Pelletier considère que Kay a su tisser une « nouvelle tapisserie » en modernisant la fantasy. Ainsi, il a intégré à son univers personnel des éléments de la mythologie celte et puisé une part importante de sa trame dans notre mode actuel. Mais surtout, c’est par le rôle donné aux femmes dans son œuvre et l’antagonisme existant dans les relations homme/femme que Kay se démarque de son maître. Cet antagonisme fondamental tire son origine du conflit opposant la magie ancienne (issue de la déesse Dana, la Mère) et la magie exercée par le monde séculier des hommes que le dieu du Tonnerre, Mörnir (opposé à Dana), permit au premier mage, Amairgèn, de découvrir.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1996, Alire, p. 233.