Parution : XYZ 43, Montréal, p. 69-84.
Sylvie Bérard met en lumière les liens de toutes sortes qu’entretiennent les nouvelles d’Élisabeth Vonarburg et qui contribuent à construire une « cosmogonie subjective ». Les noms des personnages et des lieux (Talitha, Egon et Kathryn, d’une part, Baïablanca, d’autre part) tout autant que certains topoï science-fictionnels (les métames, la biosculpture) composent un effet intertextuel qui produit un sentiment de familiarité après la lecture de quelques nouvelles. Ces marques d’auto-intertextualité apparaissent surtout dans le cycle du Pont mais aussi dans d’autres fictions en apparence autonomes.
En fait, pour reprendre l’isotopie de l’« arbre-à-univers », chaque récit constitue une ramification plus ou moins aléatoire. Rappelant l’origine de la science-fiction – publiée d’abord sous forme de feuilleton dans les magazines américains –, Sylvie Bérard note que la segmentation des univers science-fictionnels fait partie inhérente du genre et qu’au-delà du morcellement, l’écriture des nouvelles, chez Élisabeth Vonarburg, participe d’une pratique quasi-romanesque, ce dont témoignent ses romans qui reposent sur les grands postulats mis en place dans ses nouvelles.
L’article est suivi d’une bibliographie des nouvelles et fictions brèves (1976-1995) de l’auteure.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1995, Alire, p. 205.