Plus que dans le domaine de la fiction, il faut se méfier des conclusions hâtives quand vient le temps de commenter la production des études. Certaines revues universitaires paraissent avec plusieurs mois de retard, d'autres sont difficilement accessbiles ou peu connues, de sorte que le tableau n'est souvent complet que deux ans plus tard.
Ainsi, la production de 1988 est moins décevante qu'au premier abord puisque cinq études s'ajoutent à la production de l'année, ce qui en fait 23 au total. Malgré une production beaucoup moins volumineuse que dans le domaine de la fiction, il y a une sorte de constance et de stabilité qui prend tout son sens quand on consulte la tableau cumulatif des six dernières années (1984-1989). Ainsi, l'année 1989 se situe près de la moyenne annuelle de 27,6 études avec une moisson de 24 écrits théoriques. De plus, la répartition par genres étudiés reflète la situation qui prévaut depuis 1984. Deux études sur trois sont en effet consacrées à la science-fiction.
La production de 1989 se caractérise par l'émergence d'un discours scientifique qui interpelle les œuvres et les auteurs de science-fiction québécoise. À plusieurs reprises, Luc Pomerleau a déploré dans Solaris l'absence de la science et des technologies dans les œuvres de SFQ et a rappelé que la composante scientifique constitue le fondement et l'essence de ce genre littéraire. Élisabeth Vonarburg a réitéré cette constatation tandis que Jean-Louis Trudel a livré un essai sur les différentes spéculations offertes par la physique moderne (la relativité restreinte et générale et la mécanique quantique).
L'année 1989 nous a permis aussi de découvrir de nouveaux théoriciens : Lise Pelletier, une élève de Guy Bouchard (j'espère ne pas être taxé de sexisme en mentionnant ce lignage intellectuel !), Michel Lavoie, Simon Dallaire, Fabien Ménard et Jean-Claude Simard. Les prestations de ces recrues ont suffisamment impressionné pour mériter d'être mentionnées.
Par ailleurs, on trouvera insérée parmi les résumés d'études une présentation de la table des matières des thèses consacrées à la science-fiction et au fantastique en 1989. Cet ajout constitue, croyons-nous, une pièce importante qui permet de mieux évaluer la vitalité du discours théorique. Notre politique éditoriale étant de résumer uniquement les études publiées, nous avons opté pour une solution de compromis en reproduisant le sommaire de ces thèses. Cette décision offre l'avantage de porter à l'attention des personnes intéressées les résultats de travaux académiques disponibles pour consultation en attendant qu'ils soient peut-être un jour publiés.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 229.