Parution : La Presse, 11-07-1987, Montréal, p. E2.
Gloria Escomel fait le point sur l’état des recherches actuelles en technologies de reproduction en regard des prévisions des auteurs de SF qui ont abordé le thème de la création artificielle de la vie. Ainsi, les bébés-éprouvette, imaginés par Aldous Huxley dans Le Meilleur des mondes, sont devenus réalité mais l’utérus maternel demeure nécessaire à l’incubation. Quant aux manipulations génétiques, elles se pratiquent sur les animaux (division de l’embryon pour obtenir des jumeaux) mais non sur les humains.
L’élimination des gênes porteurs de maladies héréditaires n’est pas encore à la portée des généticiens tandis que le clonage, thème de prédilection de plusieurs auteurs, reste un mythe, du moins en ce qui concerne l’humain. Gloria Escomel remarque cependant que la SF n’a pas prévu certains problèmes reliés au phénomène des mères-porteuses, au don de sperme et d’ovules, etc. En outre, les romans de SF, dont Tous à Zanzibar de John Brunner, montrent souvent une société où la liberté est aliénée alors que les penseurs d’aujourd’hui redoutent surtout le libre choix de la population qui menace de briser l’équilibre de la nature.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 205.