Parution : Les Œuvres de création et le français au Québec, tome III, Québec, Éditeur officiel du Québec, 1985, p. 196-199.
Jean-Marc Gouanvic rappelle d’abord que l’initiative d’Hugo Gernsback en 1926 a influencé et continue d’influencer les conditions de production de la littérature de science-fiction. Celle-ci s’est constituée comme une sub-culture par suite des cloisonnements introduits par le modèle gernsbackien du ghetto. Il en a résulté une perte de statut sociologique, plaçant la SF en position d’infériorité par rapport au reste de la littérature. Gouanvic croit que la SFQ a un avenir à condition qu’elle échappe à ce ghetto, synonyme d’appauvrissement imaginaire et de stérilité sociale, et qu’elle ne retienne que le meilleur de l’héritage américain. Il considère comme important et prometteur le fait que des auteurs du mainstream s’intéressent à la SF, car ils rétablissent ainsi la fluidité socioculturelle que le modèle gernsbackien avait complètement arrêtée par ses choix éditoriaux. C’est ainsi que l’auteur envisage pour la SFQ « un avenir non pas sub-culturel mais bel et bien culturel ».
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 156.