Parution : Réseau, le magazine de l'Université du Québec, vol. 6, n˚ 6, Sainte-Foy, 1975, p. 6-7.
Élisabeth Vonarburg plaide dans cet article pour une pédagogie qui serait axée sur l’avenir plutôt que sur le passé pour appréhender le présent. Ce faisant, elle place la science-fiction ou, plus justement, la « littérature conjecturale » au cœur de cette approche novatrice d’autant plus que la démarche des auteurs de SF s’apparente à celle des scientifiques. Dans les deux cas, au départ, une hypothèse (« Que se passerait-il SI… ? ») sert de base aux spéculations et à la réflexion. L’aspect pédagogique de la SF repose, selon l’essayiste, sur sa capacité à utiliser les sciences, à travers les thèmes qu’elle traite, pour mettre en branle l’imagination la plus poétique qui soit, conviant ainsi les lecteurs à « des exercices de la logique et de l’imaginaire ». Rappelant que la science-fiction est fille de l’Utopie, Vonarburg s’inscrit dans l’esprit des utopistes dont la pensée est motivée par une « augmentation de conscience ». En ce sens, entre enseigner le passé et inventer l’avenir, elle privilégie la seconde option.
Source : Janelle, Claude, Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, 2021, p. 449.