Jean-Pierre April
Parution : Les Œuvres de création et le français au Québec, tome III, Québec, Éditeur officiel du Québec,1985, p. 190-195.
Jean-Pierre April constate qu’à l’heure du village global, la SF est la littérature la plus apte à proposer une culture universelle, « [...] plus consciente du devenir que du souvenir ». Cette « [...] vision plus globale et plus distanciée de la société qui voyage dans le temps » passe nécessairement par un langage ouvert aux néologismes. En effet, la formation de mots nouveaux, en plus d’être essentielle à l’évolution d’une langue, traduit efficacement des concepts qui n’appartiennent qu’à la société future décrite par l’écrivain. April prend l’exemple d’un roman de Stanislas Lem, Le Congrès de futurologie, qui contient un bon nombre de néologismes.
La deuxième partie de l’étude concerne la spécificité de la SFQ. L’auteur reprend l’essentiel de l’article qu’il a signé dans Écriture française dans le monde, en ajoutant toutefois une cinquième caractéristique à la SFQ. Il note chez les écrivaines un intérêt particulier pour les relations psychologiques et une prédilection pour la création d’un univers imaginaire dépourvu de frontières entre la science et la magie. La SF, genre global, pourrait annexer toutes les formes de l’imaginaire, croit Jean-Pierre April.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 149.