Parution : Écriture française dans le monde, vol. 6, n˚ 15-16, Sherbrooke, 1985, p. 3-11.
April se demande s’il existe une science-fiction québécoise. En examinant la production littéraire du Québec, il constate qu’il existe une littérature de science-fiction au Québec. En effet, certaines œuvres portent en elles une distanciation cognitive propre à la SF, pour reprendre l’expression de Darko Suvin, qui « [...] permet de porter un regard autre sur ce qui se passe ici ». Mais peut-on conclure pour autant à l’existence d’une SF québécoise ? Oui, répond l’auteur qui en perçoit quatre particularités : 1) la mise en situation directe ou indirecte du Québec – fort peu courante cependant ; 2) la distanciation ironique qui peut s’exercer contre le Québec ou contre la SF ; 3) l’abandon des effets réels en révélant le processus de la fiction, dont l’illustration principale est la présence de l’écrivain à l’intérieur de la fiction ; 4) le mélange des genres. En conclusion, Jean-Pierre April en appelle à un rapprochement des trois courants de littérature générale, populaire et expérimentale qui donnerait naissance à une SF baroque, voie dans laquelle s’engage la SFQ.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 149-150.