Parution : L'Âge des postmachines, sous la direction de Jean-François Chassay et Isabelle Boof-Vermesse, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, coll. Cavales, 2020, p. 73-92.
En plus de Star Trek : The Next Generation et de son personnage de Data, dont la sentience est jugée lors d’un procès, d’autres films et séries télévisées tels que Battlestar Galactica (2004-2009), Ex Machina (2015) ou Westworld (diffusée depuis 2016) offrent de bons exemples pour réfléchir non pas sur l’intelligence artificielle, mais sur la sentience des êtres artificiels humanoïdes. En replaçant les « intelligences artificielles » dans un vécu et un ressenti, il est possible de remplacer la traditionnelle dichotomie corps-esprit par une triade esprit-corps-environnement. Dans plusieurs cas, le test de Turing réapparaît, mais avec une dimension sensible et corporelle, autant qu’intellectuelle. Il ne s’agit pas seulement d’imiter l’intelligence des humains par le langage, mais d’en reproduire les sensations et les perceptions, et de replacer le sujet dans le monde. La sentience ainsi que les notions de sémiosphère et de biosphère permettent de penser l’humain et la machine dans une logique écosystémique et évolutive. [ED]