Parution : Le Québec littéraire 1, Montréal, 1988, p. 42-57.
Prenant prétexte de la parution des anthologies d’Aurélien Boivin et de Maurice Émond, Le Conte fantastique québécois au XIXe siècle et Anthologie de la nouvelle et du conte fantastique québécois au XXe siècle, Guy Beausoleil tente de définir le fantastique et de cerner la forme sous laquelle il se manifeste au Québec. « Le fantastique appartient en propre aux sociétés régies par des idéologies rationalistes. » Né avec le siècle des Lumières en Europe, il « se présente comme une perversion du conte merveilleux » et se veut en prise directe avec son époque.
Le fantastique québécois, au XIXe siècle, repose donc sur le mythe du Dieu de colère, le mythe étant « la clé de voûte de la relation imaginaire de l’homme québécois avec le surnaturel ». Le fantastique québécois, au XXe siècle, est marqué, selon Beausoleil, par la solitude du personnage dans un univers incompréhensible, ce qui expliquerait le grand nombre d’auteurs fictifs dans cette littérature terrorisée par l’idée de disparition. L’auteur voit dans le fantastique d’Aude la direction que devrait prendre ce genre littéraire afin qu’il délaisse le legs suranné du romantisme pour se faire anthropocentrique, « rejoignant ainsi l’inquiétude fondamentale de l’art au XXe siècle ».
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 186-187.