Parution : XYZ 17, Montréal, 1989, p. 69-72.
À la suite des commentaires formulés par les critiques lors de la parution de l’anthologie d’Aurélien Boivin sur le conte fantastique québécois au XIXe siècle, Michel Lord a senti le besoin de préciser quelques notions comme le surnaturel, le merveilleux et le fantastique. Il réfute fermement l’idée voulant que le surnaturel soit un genre ou un sous-genre puisqu’on peut le retrouver aussi bien dans une nouvelle réaliste que dans un roman policier ou un récit fantastique.
Pour Michel Lord, la façon dont est reçu le surnaturel dans l’organisation discursive détermine la différence entre le merveilleux et le fantastique. Dans le conte merveilleux, le surnaturel « ne génère aucune résistance rationnelle de la part des acteurs du récit » tandis que le récit fantastique accueille « un discours dissident ou une résistance à ce qui apparaît comme improbable ». S’appuyant sur le contexte social de la production du XIXe siècle québécois, Lord estime que les contes et légendes de cette époque relèvent généralement du merveilleux (chrétien) puisque le surnaturel est admis par les acteurs du récit.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 239.