Parution : Solaris 132, Proulxville, 2000, p. 41-44.
Mario Tessier propose un bref survol des œuvres de science-fiction qui redéfinissent le rapport au paysage. Ces œuvres utilisent la topographie de l’ailleurs comme moteur de l’action romanesque, ce qui les distinguent des textes dont le paysage SF ne constitue qu’un élément de décor relégué à l’arrière-plan de l’action. Cette utilisation, qui mise sur la fascination devant les paysages étranges et grandioses qui ont alimenté la littérature romantique du XIXe siècle à l’origine du sense of wonder, notion fondamentale de l’esthétique de la SF, est particulièrement courante dans la hard SF.
Au nombre des œuvres exemplaires évoquées par Tessier, mentionnons les romans Question de poids de Hal Clement et Le Monde inverti de Christopher Priest, de même que les récits « Quand les ténèbres viendront » d’Isaac Asimov et « The Ancient Gods » de Poul Anderson. Le défi que doit relever l’écrivain de SF lorsqu’il tente d’imaginer la topographie de l’ailleurs tient en fait du dilemme : fournir au lecteur des repères pour ancrer son imaginaire dans ces lieux fictifs tout en l’amenant vers l’inconnu, voire même l’inconcevable.
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 2000, Alire, p. 206.