Parution : Aurore sur un jardin de palmes, Paris, Presses de la Cité/Omnibus, 1994, p. 1353-1357.
Auteure de l’une des postfaces du troisième tome de l’intégrale des romans de Philip K. Dick, Élisabeth Vonarburg se penche sur les rapports que celui-ci entretient avec la fantasy moderne et sur ses influences littéraires. On n’associe pas d’emblée le nom de Dick à la fantasy ; aussi faut-il d’abord déterminer de quelle fantasy il s’agit. En anglais, le terme couvre un vaste champ de production, aussi bien le conte de fées que les récits métaphysiques de Borgès ou Kafka, en passant par les elfes, les fantômes et les vampires. Vonarburg voit une communauté d’esprit entre le créateur rêveur-rêvé de Borgès et les simulacres d’univers emboîtés d’Ubik. Sous quelle étiquette faut-il classer certains textes de Dick ? SF ? Fantasy ?
Pour l’essayiste, « Dick est l’auteur de la porosité, du brouillage toujours plus prononcé des frontières et des règnes » et elle estime qu’il a influencé une partie de la fantasy et de la SF modernes qui s’éloignent des définitions dures de ces genres. Le personnage dickien a plus d’affinités avec l’homme ordinaire (comme chez Kafka) qu’avec le Héros compétent de la SF de Heinlein ou d’Asimov. Mais qu’importe les étiquettes, Philip K. Dick, estime Vonarburg, est « un monument incontournable de la littérature conjecturale, “rationnelle” (SF) ou “non rationnelle” (fantastique et fantasy) ».
Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1994, Alire, p. 222.