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Au moment où M. Roland applaudit un excellent concert, une particule de matière qui a échappé au big bang originel se retrouve entre ses mains. Sous leur impact, un univers infiniment petit, caractérisé par une temporalité et une expansion fulgurantes, est créé et détruit au moment de l'applaudissement suivant.

• Fils qu'il n'a pas eu (Le) (1987) - Nouvelle

Cette nouvelle aurait pu être intéressante. Si l'idée du texte se révèle prometteuse, son traitement laisse cependant entrevoir de nombreuses lacunes.

Beaucoup d'éléments ont été rassemblés dans ce court récit : la solitude d'un homme, l'importance de la musique tant humaine qu'universelle, les liens de l'homme avec Dieu et avec la nature. Desmeules semble avoir eu quelques difficultés à les maintenir en équilibre. Il lie peu l'histoire de M. Roland à celle de l'univers créé, de sorte qu'on a l'impression de lire deux récits, également insatisfaisants parce qu'incomplets. Ainsi, il effleure à peine l'idée du harmonia mundi tandis qu'il s'appesantit sur la mélomanie du personnage.

La nouvelle recèle par ailleurs des failles logiques. Il est curieux, en effet, de constater que M. Roland déteste être ému alors qu'il se laisse envahir par la musique… L'évolution du micro-univers est tracée de manière floue, ce qui lui enlève son intérêt. Ce flou se répercute sur le style, dont la syntaxe parfois vacillante exige beaucoup de bonne volonté de la part du lecteur.

Bref, une entreprise certainement louable, mais qui appelle un sérieux travail de réécriture. [SB]

• Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 311-312.