À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un jeune homme se rend chez son copain Mario, gratte-papier raté, pour lui emprunter sa dactylo. Il entend le bruit de l’appareil mais ne trouve personne. De retour chez lui, comme il s’apprête à s’en servir, il s’aperçoit que certaines touches ne fonctionnent pas. Il tente de la réparer mais la machine l’avale.
Commentaires
L’idée de cette nouvelle est plutôt intéressante, même si elle ne ferait pas pâlir de jalousie J. L. Borges, loin de là. Tout le récit est centré sur un mini-jeu de miroirs, qui devient un peu plus piquant si l’on inclut la notice biographique de l’auteur dans le texte fictionnel.
En effet, Samizdat a présenté le texte de façon à ce qu’on lise successivement la notice et la fiction (bien sûr, ce n’est pas un reproche). Si on comprend que le héros de la nouvelle est Sylvain Parizeau, ce dernier est aussi Mario. Le copain apparaît comme un écrivain raté ; l’auteur souligne malicieusement que lui-même “ose commettre” des nouvelles. C’est la première fois qu’il envoie un texte à un éditeur, tout comme son personnage. Et bien entendu, l’avalement par la dactylo correspond à la fin du texte, tant celui de Parizeau que celui du personnage. « _ _ ch_ne d_ngereuse », un texte posthume !
Ce jeu essentiellement baroque, si apprécié au XXe siècle, demeure néanmoins au premier degré. La nouvelle aurait gagné en force par le resserrement de certains passages un peu longuets. Le style, à la frontière de la familiarité et de la gouaillerie, donne une note particulière, agréable par moments, à cette nouvelle qui se pose explicitement comme Première Œuvre Publiée. De fait, ce caractère malicieux implicite permet au texte de ne pas sombrer dans la banalité la plus complète.
Souhaitons tout de même que les prochains soient plus travaillés. Que de fautes d’orthographe par exemple ! [SB]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 125.