À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Ferdinand s’en va en vacances sur la côte Atlantique. Arrivé sur place, il est témoin d’un phénomène insolite. Des gens en maillot de bain se dirigent vers le large en silence, comme hypnotisés par le brouillard. Derrière eux, des soldats armés, sans qu’il ne semble y avoir de rapport entre les deux faits. Et la foule ne s’émeut pas devant cette scène irréelle…
Commentaires
Rien dans les premières pages du conte ne laisse prévoir l’événement insolite de la fin. Au contraire, avec une belle maîtrise de l’écriture et un sens raffiné de l’observation, l’auteur crée fort habilement un climat de réalisme quotidien. L’absurde surgit non seulement de l’étrangeté même de la scène (a-t-on déjà vu des soldats pousser des gens vers la mer sur une plage publique sous le regard des curieux ?), mais du calme même des gens et surtout de l’indifférence du personnage central, Ferdinand, qui, pour toute interrogation, demande à son voisin si on allait bientôt rouvrir la plage.
Ce détachement inexplicable du protagoniste et du public, l’horreur étouffée d’une scène à la fois irrationnelle et totalement imprévisible, crée le scandale, ouvre la brèche irréparable dans l’ordre quotidien. Cette fin à la Kafka fait basculer le récit dans le fantastique. [ME]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 34.