À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Déconcentré par les jappements d’un chien, un joueur de golf rate son coup ; sa balle va se perdre dans les bois. Au cours des recherches qui s’ensuivent, il éprouve un vertige à la vue d’une femme nue couchée dans un lit de fleurs et dont le nombril supporte la balle égarée. Lorsqu’il reprend ses esprits sur le terrain de golf, il s’est métamorphosé en balle. Quelqu’un le projette dans les airs puis, lorsqu’il rebondit sur la terre, le chien referme ses crocs sur lui avant de le laisser choir dans un étang vaseux.
Commentaires
Sans doute ce texte s’inscrit-il dans un courant fantastique moderne, car le protagoniste s’adapte à son nouvel état – pour le moins inhabituel, il faut bien le reconnaître, sans en éprouver, apparemment, aucun embarras. Il se montre même plus importuné par la déviation accidentelle de sa balle que par sa transformation en balle de golf ! Belle nature !
L’écart entre le développement, léger et guilleret, et la finale fangeuse témoigne des ambitions humoristiques de cette petite nouvelle. Conforme à son dessein, cette nouvelle réussit à faire sourire. L’Accroc n’est certes pas un chef-d'œuvre, mais il constitue une lecture plaisante et distrayante, malgré certaines descriptions affligeantes.
Je laisse aux spécialistes de la psychocritique le soin de déchiffrer les allusions, nombreuses et appuyées, à l’enfance et au retour à la terre/mère et de percer à jour les complexes de castration (cf. la gueule dévorante, la transformation en balle de golf) contenus dans « L’Accroc ». [LM]
- Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 127.