À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 141
Pagination
101-115
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Delphine est une écrivaine de récits érotiques qui publie sous le nom de Margot La Roussette. Elle est invitée à un bal masqué donné dans le manoir d’une consœur écrivaine, Annabelle, où ne participent que des écrivains plus ou moins sulfureux. Le bal tourne étrangement en un rite initiatique mené par la Grande Abbesse du Monastère des Étoiles, un hermaphrodite qui a le pouvoir de ramener les morts à la vie et de rendre les fantasmes des auteurs bien réels.

Commentaires

L’aspect fantastique de la nouvelle ne tient qu’à un fil, très mince. Il s’agit davantage d’un récit purement érotique, d’une divagation de fantasmes somme toute banals. Tout y est : du complexe d’Œdipe, avec cette séquence de l’écrivaine absorbée par le sexe féminin de l’Abbesse, à la bestialité nécrophile, où une morte noyée est ramenée à la vie par la pénétration vaginale d’un serpent dressé, en passant par les jeux de rôles de type dominant/dominé, grâce au contexte vaguement gothique de cette assemblée d’écrivains en robe de bure, décrits comme des « statues vivantes », et qui violent collectivement la protagoniste pour son plus grand plaisir. Incapable de totalement s’abandonner à un contexte qui tout compte fait la dépasse par ses rituels, celle-ci verra l’assemblée disparaître, comme par enchantement – ne subsistant que Claude, une femme qu’elle a rencontrée quelques jours plus tôt et dont elle est éprise, la finale constituant l’aveu de sa bisexualité.

L’ensemble est écrit d’une main qui a le sens de la métaphore lorsqu’il est question d’érotisme, ce qui donne à la nouvelle un aspect somme toute léger, bien loin du ton cru que l’on retrouve chez un Apollinaire ou un Bataille ; cependant, la mise en intrigue est bien mince, et la morale finale, qui concerne le désir de vivre ses fantasmes que camoufle tout écrivain derrière ses récits, m’apparaît surfaite – on nage dans le déjà-vu. [MRG]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 191-192.