À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Dissimulé dans son affût, un vieux chasseur attend le canard. Bien qu’il mange rarement le produit de sa chasse, il continue à tuer. On se tanne pas, répète-t-il souvent. L’homme, devant les couleurs sombres et inquiétantes de ce soir d’automne, tourne ses pensées vers son ami suicidé, sa fille morte dans un accident d’auto… Quand il veut quitter, il force après la vieille barque prise dans les algues. Il n’a pas aperçu le Chasseur Céleste qui le met en joue, visant le cœur…
Autres parutions
Commentaires
Courte nouvelle d’atmosphère, « L’Affût » transpose le sport de la chasse à un échelon supérieur. La Mort, devenue une créature mythique, parcourt la Terre à l’affût de l’Homme.
Avec économie, Chatillon brosse le portrait d’un personnage typique du Québec et d’ailleurs : l’homme enraciné dans ses habitudes, qui sent l’anachronisme de ses gestes mais refuse de les analyser. « C’est comme la vie […] faut pas trop fouiller, faut pas trop creuser », fait dire l’auteur à son vieux chasseur. Ce qui semble ne pas avoir de très graves conséquences pour un chasseur de canards prend tout son sens dramatique quand on reconnaît la mentalité de l’homme chez le Chasseur Céleste. Les souvenirs de Maurice, la tête fracassée par un coup de fusil, de sa fille, morte dans un accident d’automobile, acquièrent un tout nouvel éclairage. Comme ce paysage riverain du fleuve que l’auteur se plaît à nous décrire de façon de plus en plus cauchemardesque.
Il y a plusieurs niveaux de réalité, semble nous dire Chatillon, et il faut se donner la peine de creuser car la vérité se tient rarement dans les couches supérieures. [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 50-51.