À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Georges devient la proie de la plus vive jalousie comme son rival Jean-Louis s’apprête à les rejoindre, lui et sa compagne Martine, au sommet d’une falaise, si bien qu’il perd l’équilibre et tombe à l’eau. Quelques années plus tard, Martine achète un poisson rouge en qui elle reconnaît Georges. Un jour que Jean-Louis rend visite à Martine, Georges s’agite dans son bocal au point de faire basculer celui-ci et tombe dans la gueule du chat.
Commentaires
Ce texte rafraîchissant, plein de finesse et d’esprit, mise sur un humour souriant qui se nourrit autant de la peinture du caractère de Georges que de l’absurdité des situations. D’entrée de jeu, « Ah ! La jalousie » plonge dans le vif du sujet en présentant Georges sous son nouvel aspect. Tout le premier paragraphe, délicieux et très enlevé, captive le lecteur et le convie à s’intéresser aux avatars du pauvre Georges. Par la suite, le rythme, allègre, maintient l’intérêt. La phrase ne s’enveloppe pas de circonlocutions inutiles et recourt peu aux artifices de la rhétorique, tout en étant claire, inventive et efficace.
Ce bref récit dégage une impression de modernité : Martine ne récuse nullement en doute la métamorphose de Georges en poisson et s’accommode même plutôt facilement du changement. Le déroulement de la nouvelle emprunte les apparences du naturel, un peu comme dans « Axolotl » de Cortazar, où un homme s’incarne petit à petit dans le corps d’un axolotl (ou, si vous préférez : d’une larve d’amphibien urodèle nommé amblystome). Morale de cette histoire : il faut se méfier des poissons rouges autant que des axolotls en dépit de leur apparence anodine… [LM]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 123.