À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
À la suite de la mort tragique de sa mère, Amélie se rend au chalet du lac des Brumes avec son père et son chien Cyrano. Elle y rencontre un garçon de son âge, Guillaume, qui chasse à l’arc pendant la nuit. Son père, curieusement, ne remarque pas la présence du garçon. Le lendemain, Amélie recueille une louve qu’elle a trouvée prise dans un piège près de ses trois louveteaux. Tout de suite, elle entreprend de la soigner.
Cependant, les mystères s’accumulent. D’une part, personne ne connaît de Guillaume, sauf un garçon qui s’est noyé quelques années auparavant. D’autre part, comme plusieurs personnes le remarquent, la brume qui s’étend sur le lac prend des formes étranges. Bientôt, l’état de santé de la louve semblant se détériorer, on l’amène chez le vétérinaire, mais celui-ci ne peut rien faire pour l’animal. Amélie et son père se mettent à la recherche d’une meute de loups à qui ils pourraient confier les petits orphelins.
Au retour, père et fille constatent qu’ils se sont égarés. Apercevant, au loin, la brume du lac qui a pris cette fois la forme d’un immense champignon, ils retrouvent ainsi leur chemin. Avant son retour à la ville, Amélie revoit une dernière fois Guillaume. Celui-ci, sans avouer sa nature de fantôme, l’informe que la brume est sans doute le moyen trouvé par Amélie pour communiquer avec sa mère.
Commentaires
Voici un petit roman dont la lecture devrait s’avérer plaisante pour un jeune lecteur (la quatrième de couverture mentionne qu’il est destiné aux 10 ans et plus), mais qui comporte quelques difficultés pour un lecteur adulte. Il s’agit d’un texte fantastique – le titre marque l’insistance de l’auteur –, mais où le fantastique tire un peu aux entournures. Je me suis demandé à sa lecture si Jacques Plante était tout à fait à l’aise avec son surnaturel. Car finalement, malgré la présence d’un fantôme et d’une brume au comportement on ne peut plus surnaturel, l’essentiel du roman appartient à ce qu’il est convenu d’appeler le genre animalier. On a nettement l’impression, comme le début nous invite à le croire, qu’il s’agira de l’histoire du chien Cyrano. Quand la présence de celui-ci s’estompe, c’est au tour de la louve et de ses louveteaux d’occuper le plateau. Pendant ce temps, brume et fantôme restent bien présents, mais sans qu’il soit possible de sentir exactement pourquoi.
Ma lecture terminée, j’ai eu l’impression que les deux éléments surnaturels ne formaient pas un tout cohérent, comme s’il s’agissait plutôt d’une simple juxtaposition. Le fantôme de Guillaume n’a d’autre raison d’être que celle de planter un fantôme dans le décor. La brume elle-même a plusieurs témoins (Amélie, le père, le garde-chasse), mais l’étrangeté du phénomène ne semble pas troubler qui que ce soit outre mesure. La nature particulière de celle-ci (un moyen de communication entre Amélie et sa mère morte) explique adéquatement comment la jeune fille et son père ont pu retrouver leur chemin, mais joue plutôt le rôle d’un deus ex machina.
Comme je l’ai dit plus haut, ce genre de problème pourra peut-être affecter un adulte, mais je ne crois pas que cela ternisse le plaisir d’un enfant. Cela dit, c’est écrit avec compétence et les personnages sont à la fois réels et sympathiques.
Malgré tout, ce vilain adulte de lecteur accordera un C- à Amélie et la brume. [GS]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 138-139.