À propos de cette édition

Éditeur
Les Compagnons à temps perdu
Genre
Fantasy
Longueur
Novelette
Paru dans
Solaris 85
Pagination
5-11
Lieu
Hull
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Une vieille clocharde recueille une créature affreusement battue et la confie à un brocanteur de la Cité basse, maître Élias, pour qu’il la soigne. La créature survit et éveille la compassion et la curiosité de son hôte qui tente de découvrir son origine et son identité. Mais Agnel est enlevé par le cabaliste Meregius, rival de maître Élias, qui soupçonne la créature d’être la cause des malheurs qui frappent la Cité basse.

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Commentaires

Connu exclusivement par ses textes de science-fiction, Alain Bergeron livre avec « Les Amis d’Agnel » sa première nouvelle fantastique. Il fait ainsi la preuve que les grands écrivains sont ceux qui excellent dans quelque genre que ce soit.

« Les Amis d’Agnel » est une nouvelle émouvante et grave sur la souffrance et la compassion. Agnel est le symbole de l’âme de la Cité basse. Véritable paria, il incarne la pauvreté et la misère des habitants de cette partie de la ville sans laquelle la Cité haute, refuge des riches et des nobles, ne pourrait exister. Maître Élias le dit : « Agnel est l’âme de la Cité basse. […] Nous l’avons sauvé alors qu’il était en danger. Dieu nous protégera, comme Il continuera de protéger la Cité basse. »

Sans insister lourdement, Alain Bergeron fait d’Agnel une figure mes­sianique que les habitants de la Cité basse ne sauront reconnaître, préférant en faire un bouc émissaire de leur indigence. On ne peut s’empêcher de penser au destin du peuple juif qui a refusé de croire que le Christ était le Messie annoncé dans les textes sacrés.

La lecture religieuse semble s’imposer d’emblée mais la nouvelle de Bergeron échappe à toute tentative de réduction tant elle véhicule des valeurs universelles qui constituent le patrimoine humaniste, soit la com­passion, la pitié et le respect de la vie.

Agnel mourra mais il reprendra son rôle de conscience vivante de la Cité haute qui subit maintenant un rapport de domination de la part de la Cité nouvelle érigée sur les ruines de la Cité basse.

« Les Amis d’Agnel » agit puissamment sur le lecteur grâce à une écri­ture sobre, dépourvue de toute emphase inutile. Alain Bergeron a encore réussi un coup de maître en abordant un sujet qui ne doit rien aux idées à la mode assurant une popularité rapide mais éphémère. C’est la marque d’un écrivain authentique. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 28-29.