À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un homme a comme ami un vampire appelé Angus. Ses crises de vampirisme le prennent au moment de la pleine lune. Un soir, Angus tente de résister à l’influence de l’astre et se réfugie chez son ami. Mais le désir de mordre son cou est presque irrésistible. Une araignée apparaît, que l’ami essaie en vain d’écraser. La bête parvient à toucher Angus qui mordra son compagnon.
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Commentaires
Ce court récit est la réédition d’un texte faisant partie des Contes pour buveurs attardés publiés en 1966. On a donc là du Tremblay d’avant Les Belles-sœurs, mais la lecture de n’importe quel conte du recueil vaut encore le détour aujourd’hui.
Le style, d’une simplicité inouïe, est pourtant extrêmement efficace pour distiller l’inquiétude, sinon la peur : « Je me souviendrai toujours d’Angus. Je me souviendra toujours de son sourire et de ses mains qui couraient au bout de ses gestes. Et de ses yeux. Il ne montrait ses yeux qu’à moi. Ce n’est qu’à moi qu’Angus montrait ses yeux. »
Bien sûr, les influences du Tremblay-première-manière sont nombreuses, on l’a assez dit. Bien sûr, les atmosphères, décors et thèmes sont très peu québécois. Bien sûr, l’imagerie est archi-classique (ici : la pleine lune, l’araignée, les canines acérées, le sang aux coins des lèvres). Mais il y a des histoires qu’on aimera toujours se faire raconter par un conteur de talent.
Dans l’irrésistible désir vampirique d’Angus, il est difficile de ne pas voir la représentation, consciente ou non, d’un désir sexuel mal accepté. Même le narrateur est tenté de céder à la perversion de son ami : « Si tu dois vraiment faire cela cette nuit, c’est moi que tu prendras ! ». Même le vocabulaire employé a une connotation sexuelle. Quant aux images : « Mais ton cou ! Ton cou ! sanglotait Angus. »
Naïf, troublé, troublant. [DC]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 177.