À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un zombie effectue une razzia dans le comptoir des viandes d’une épicerie sous les yeux incrédules des clients. Puis il regagne son appartement et s’écrase devant son téléviseur. Des policiers accompagnés d’une équipe de la télévision se présentent chez lui mais le mort-vivant profite d’un instant de confusion pour faire provision de chair fraîche…
Commentaires
Le zombie que présente Nicolas Tremblay rompt avec l’image généralement véhiculée dans la littérature fantastique, soit celle d’un mort-vivant qui se nourrit de chair humaine. Certes, le personnage créé par Tremblay possède ces caractéristiques mais il incarne avant tout, dans son essence même, la société de consommation (le zombie saccage le comptoir des viandes de l’épicerie, utilise sa carte de crédit pour payer) et la société de divertissement dont la télévision constitue le principal vecteur.
L’intention parodique du texte est assez marquée. Tremblay vilipende la bêtise télévisuelle et la télé-spectacle qui banalise la violence à l’écran comme l’illustre le carnage burlesque de l’équipe de tournage venue filmer, présume-t-on, l’arrestation du zombie.
En fait – et c’est l’intérêt (relatif) de ce texte –, le zombie d’« Anthropophage » n’est pas plus monstrueux que les humains, ce qui autorise l’auteur à renvoyer dos à dos cet être devenu asocial et marginal et ceux qui le méprisent en adoptant un point de vue narratif distancié.
Le tout se joue dans un univers déphasé mais à peine, où on s’étonnera si peu de la présence d’enfants « à l’épiderme tout écaillé et sur qui poussaient çà et là de petites branchies ». On s’étonnera davantage qu’un texte de cette nature et de qualité médiocre trouve place dans une revue comme XYZ. « Anthropophage » semble tiré d’un fanzine. Et encore, je ne sais pas si Horrifique aurait accepté de le publier. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 168-169.