À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
La narratrice accepte un poste d’assistante d’un généticien, le docteur Lacombe, sur Langlade-la-Neuve. La femme du médecin l’invite un jour chez elle. La narratrice constate avec surprise qu’elle élève une famille de huit enfants. Au fil de rencontres répétées, elle remarque l’attitude étrange de la mère à l’égard de la cadette avec laquelle elle partage des similitudes physiques et caractérielles frappantes.
Commentaires
Le défaut majeur de cette nouvelle se situe au niveau du point de vue. Le personnage principal est tout à fait inutile à la narration ; sa liaison amoureuse avec le médecin ne connaît pas d’aboutissement. Le récit aurait été beaucoup plus fort s’il avait été écrit du point de vue de la petite fille. De même, la relation mère/fille y aurait gagné en dynamisme et en impact émotionnel, rapprochant cette nouvelle des meilleurs textes que Francine Pelletier a écrits sur ce sujet.
Par ailleurs, le traitement du thème du clone déconcerte, surtout parce qu’en SF américaine, les femmes conçoivent généralement le clonage comme une naissance et comme la création d’un être humain autonome, contrairement aux auteurs masculins. Le clone est ici considéré comme une copie conforme, une catharsis à l’enfance malheureuse de la mère qui ne lui reconnaît guère le droit de disposer librement de son existence. Le texte de Marie-Claire Lemaire fait montre de méfiance à l’égard des procédés de procréation alternatifs.
On notera aussi des incohérences dans l’histoire : une narratrice ignorant la nature des travaux du généticien dont elle est l’assistante et une planète désertique où il pleut souvent…
« L’Arbre à ses fruits » n’est pas dénué d’intérêt car l’écriture en est poétique et assez bien maîtrisée en plus de comporter quelques scènes efficaces. La déception vient du fait qu’on a affaibli son potentiel par un mauvais choix narratif. [RB]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 91.