À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Décollages
Pagination
26-31
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1994
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Un homme (Sylvain) a été transformé en arbre. Ou un arbre a adopté les traits de la nature humaine, peut-être de son plein gré. Il est le Xylomorphe, peut-être issu de l’intervention de la nymphe des bois à laquelle il est prêt à pardonner. Le Xylomorphe possède une plantation d’humains qui subit l’attaque des bêtes de la forêt. Un homme est mort et les autres se plaignent des blessures infligées. Pendant qu’il entreprend de déraciner l’homme mort, les appels des autres hommes s’apaisent car ils redoutent d’assister à leur premier déracinement. Tout absorbé qu’il est par sa tâche, il ne voit pas la nymphe apparaître à l’orée de la forêt. À l’aube, on retrouve le Xylomorphe immobilisé par des dizaines de câbles d’acier qui le retiennent au sol. Sa plantation d’hommes finit d’agoniser. Les Autres sont là pour entreprendre la purification. Car il y a eu violation de la nature humaine, souillage génétique. Alors que le prêtre donne le signal d’entreprendre la destruction de l’arbre avec des perceuses et des scies, Sylvain voit la nymphe qui lui dit qu’elle avait tort et qu’il avait raison.

Commentaires

 

Visiblement, cette histoire est un pari qui, avec quelques éclaircissements judicieusement saupoudrés, aurait pu être gagné. Néanmoins, tout n’est pas perdu dans ce qui est un exercice de style assez intéressant. D’abord, cette courte nouvelle a été écrite à partir d’une série d’illustrations de Jacques Cournoyer dans le cadre d’un exercice auquel participaient un certain nombre d’auteurs qui devaient créer une histoire en s’inspirant d’images proposées par des illustrateurs québécois chevronnés. Ce genre de défi peut s’avérer assez stimulant pour les auteurs.

En second lieu, la nouvelle est constituée d’un prologue, d’un chapitre 1 et d’un épilogue, ce qui laisse croire à un choix expérimental un peu déroutant qui oblige le lecteur à combattre constamment cette drôle d’impression « qu’il en manque des bouts ». Au-delà de la recherche de l’originalité formelle qui peut être discutable, on doit reconnaître la qualité de l’écriture de la nouvelle qui fait en sorte qu’on arrive à y croire et à se laisser entraîner. La description de « l’arbre humain » et de ses mouvements, par exemple, est très efficace. Le souci du détail fait en sorte qu’elle éveille chez le lecteur des images qui fonctionnent, à mon avis, beaucoup mieux que les illustrations qui accompagnent le texte.

Cela dit, le mystère de la nymphe et l’identité des « Autres », qu’il faut s’efforcer de deviner, laissent un peu le lecteur sur sa faim, avec toujours l’impression confuse « qu’il en manque des bouts ». Une idée plutôt audacieuse, un texte qui tient la route et quelques points d’interrogation font que cette œuvre « expérimentale » vaut d’être explorée et qu’elle mériterait peut-être d’être remaniée. [JD]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 127.