À propos de cette édition

Éditeur
Pierre Tisseyre
Titre et numéro de la série
Azura, le double pays - 1
Titre et numéro de la collection
Chacal - 10
Genre
Fantasy
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
267
Lieu
Saint-Laurent
Année de parution
2000
ISBN
9782890517684
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Nimir, fils du roi Netho, est emmené sur une île enchantée par une enfant-fée. Là, il rencontre le génie Koum et l’Arbre-Roi, Feös, dont les branches s’élèvent jusqu’au royaume céleste de Num. Feös est condamné à mourir car un puissant sorcier est parvenu à briser le sortilège qui gardait le Dieu Reptile prisonnier des Terres Profondes. Le souffle empoisonné du Dieu Reptile a chassé les génies qui nichaient dans les branches de Feös, ce qui le pousse à dépérir ; Koum seul est encore aux côtés de Feös mais il ne peut le quitter. C’est à Nimir qu’incombera la tâche de ramener les génies.

Nimir grimpe dans les branches de Feös pour atteindre Azura, le Double Pays, la terre des dieux, génies et fées. Il est très vite capturé par Hulgor, un diablotin au service du sorcier qui a réveillé Syrf le Dieu Reptile. Le sorcier s’attendait à la venue d’un envoyé des Terres Profondes, un esprit protecteur aux immenses pouvoirs. Il confond Nimir avec cet envoyé ; le garçon préfère ne pas révéler sa véritable identité.

Le sorcier guide Nimir à travers les étapes d’un apprentissage initiatique. Or, le jeune prince dispose d’un réel talent magique, et apprend bel et bien à commander aux génies des quatre éléments. Le sorcier cherche à jeter à bas le royaume céleste que Num a fondé, avec l’aide de l’envoyé de Syrf. Mais ses serviteurs diablotins ne sont pas très loyaux : Hulgor, en particulier, rêve de retourner aux Terres Profondes et cherche à mener une révolte contre le sorcier…

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Commentaires

Ce roman de Gaëtan Picard me laisse presque parfaitement ambivalent. Il est à certains égards extraordinairement original – surtout quand on le compare aux banalités habituelles des œuvres pour jeunes. Plusieurs des rituels magiques du sorcier, en particulier, sont brillamment imaginés et très bien décrits : la construction de monde ne saurait être plus convaincante.

Seulement, il y a aussi des défauts. Certains sont inhérents au roman jeunesse. Ainsi, les personnages ne sont pas très profonds et les diablotins ont le calembour trop facile. De même, les péripéties ne sont pas toujours satisfaisantes : la révolte des diablotins s’étire en longueur et comme leurs motivations sont puériles, j’ai trouvé cela un peu lassant.

Mais c’est surtout au niveau de l’écriture que j’ai eu des difficultés. Le début du livre est tellement maladroit que j’ai dû m’y reprendre à trois fois pour traverser le premier chapitre, tant c’était décourageant. C’est là aussi que la construction de monde défaille, quand on apprend que le royaume de Térinor, célèbre par tout le continent, se ramène à un tout petit village côtier, où le grand-père de Nimir a creusé de ses mains royales des mines sous-marines… Heureusement, dès le deuxième chapitre, ces bizarreries sont oubliées et l’atmosphère est au rendez-vous. Le style s’améliore également, mais il reste que tout le roman souffre de surécriture : si certains passages sont poétiques et bien écrits, trop souvent ce qui se voulait une belle métaphore tombe à plat ; ou alors, la plume flanche le temps d’un mot mal choisi et une jolie mélodie est gâchée par une seule horrible fausse note.

La fin du livre donne la clef du mystère : L’Arbre-Roi a pris vingt ans à être publié, après de multiples versions. On pourrait, pour être mesquin, supposer que Picard écrit mal et qu’il a fallu une direction littéraire soutenue pour amener le roman à l’état actuel. Je croirais plutôt que la direction littéraire a été, comme à l’habitude en littérature jeunesse de SFF, tout à fait inadéquate, que Picard avait besoin d’écrire une autre – dernière – version de son bouquin, mais qu’on ne l’y a ni contraint, ni encouragé. C’est vraiment dommage, parce que les bêtises du début ne sont pas représentatives du reste du livre. Et surtout parce que, même si Picard n’a pas une plume du calibre de celles d’auteurs plus chevronnés, il a de l’imagination, et le monde qu’il a conçu mérite amplement le détour. Il y aura d’autres livres dans la série : je ne peux que souhaiter qu’ils affichent les mêmes vertus que L’Arbre-Roi, en éliminant ses défauts. Si c’est le cas, je saluerai l’arrivée d’une œuvre de la première eau. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 135-136.

Références

  • Giroux, Pierrette, Lurelu, vol. 23, n˚ 3, p. 30.
  • Lafrance, Pierre-Luc, Ailleurs 2, p. 80-81.