À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un homme, grand séducteur de femmes au cours de sa vie de libertinage, arrive au paradis après l’écrasement de son avion monoplace. Saint Pierre l’invite à se choisir une paire d’ailes. Au bout de quelques jours, celui qui est devenu un ange se rend compte qu’il est allergique aux plumes des ailes et qu’il est condamné à errer dans le ciel aux prises éternellement avec son allergie.
Commentaires
Les gens de ma génération qui ont reçu une éducation catholique savent qu’il existe sept péchés capitaux. Sont-ils d’égale importance ? Est-ce que le péché d’avarice est plus grave que le péché de gourmandise ? Cette question, il y a fort à parier que Raymond Quatorze se l’est posée au moment de l’écriture de « Atch… plumes ! »
Cette nouvelle dénuée de prétention, dont la lecture suscite un sourire en coin, y répond d’une certaine façon. Alors qu’il croyait devoir payer pour sa vie de débauche, le protagoniste se retrouve au paradis. Étonnement de sa part, puis ravissement. Il pèche cependant par orgueil en choisissant ses ailes à l’égard desquelles il développe une allergie. En outre, il perd quelques plumes à chaque éternuement qui secoue son corps, ces plumes venant consoler ses victimes sur la terre tandis que ses ailes se dégarnissent petit à petit. La luxure serait donc moins condamnable que l’orgueil ainsi que le laisse entendre la morale de l’épilogue.
Agrémentée d’un zeste de sensualité et d’une pincée d’humour à l’endroit de Toronto tout en convoquant quelques figures littéraires (Saint-Exupéry et Sartre), la nouvelle de Raymond Quatorze est bien écrite et remplit sa mission de divertir sans que le lecteur ait à se prendre la tête. En somme, un texte léger comme une plume ! [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 152-153.