À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Gilbert Duchamps, directeur adjoint de race noire dans une polyvalente, tombe amoureux d’une adolescente alors qu’il est appelé à régler une rixe entre étudiants impliquant un jeune Noir, Gérard Alcindor. Lors d’une soirée, Duchamps apprend que la jeune Noire se nomme Athénaïse Roland.
Alors que l’adulte fait visiter à la petite les quartiers de son enfance, Athénaïse lui rappelle que, selon les superstitions haïtiennes, « c’est un péché pour une fille de mourir vierge ». Les deux promeneurs croisent Alcindor et une bande de jeunes, qui font un mauvais parti à Duchamps. Le lendemain, celui-ci se réveille chez lui assez mal en point. Vers cinq heures, la jeune fille se pointe chez lui. Les deux se rapprochent et finissent par faire l’amour. Alors qu’il se trouve dans le bureau du directeur, Duchamps entend par télépathie Athénaïse avouer à sa mère qu’elle a couché avec lui. Il se précipite au chevet de la petite, qui annonce qu’elle ne verra pas l’hiver et qu’elle l’a choisi, lui, parce qu’elle souhaitait trouver un partenaire qu’elle puisse respecter.
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Commentaires
Les lecteurs familiers avec les œuvres de Stanley Péan reconnaîtront dans « Athénaïse » l’un des tics de l’auteur : la présence (agaçante) de nombreux passages en créole. En outre, le récit présente quelques flottements. Ainsi, les problèmes raciaux, évoqués au début avec assez d’ampleur, disparaissent tout à fait de la trame par la suite, de même que le personnage d’Éric McCagney. De plus, la proposition selon laquelle Athénaïse serait née des migraines de son père n’est pas développée de façon convaincante (on voit mal comment elle se serait délivrée de son père, alors qu’elle ne l’a pas même tué).
Tous les passages qui apparentent la jeune fille à la déesse Athéna baignent dans la confusion et l’obscurité. Une contradiction gêne également la clarté du récit : Athénaïse, qui est la première-née des Roland, est censée avoir eu une sœur, qui serait morte noyée. Cette sœur ne peut forcément être que la cadette d’Athénaïse. Or, il est écrit à la page 91 que le tragique accident a ravi aux Roland leur fille unique ; cela ne se peut, puisqu’Athénaïse était déjà au monde.
En dépit de ces quelques maladresses, la nouvelle n’est pas sans intérêt ; l’auteur conduit son récit de façon alerte et avec une facilité manifeste. [LM]
- Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 123-124.