À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Il y a douze ans, Léontine a trouvé devant sa porte un sac en cuir contenant un bébé, accompagné d’un mot écrit par le père. Élevée par la femme, la fillette recevra le nom de Wondeur Lacasse et héritera de certains pouvoirs peu communs, comme celui de voler.
Un jour, Wondeur décide de partir à la recherche de son père. Pendant son périple aérien, elle aperçoit devant elle un mur infiniment haut dont la proximité lui fait perdre tous ses pouvoirs. Sa chute l’entraîne dans une forêt où une ville a été édifiée à l’ombre du mur gigantesque. Les habitants de cette ville se parlent par chuchotements, marchent pieds nus et portent tous un casque de mineur.
Repoussée par eux, Wondeur fait ensuite la connaissance d’un groupe d’enfants qui se cachent dans les souterrains. Ils lui apprennent qu’il n’existe aucun moyen de quitter la ville. Wondeur apprend en outre que le mur sert à protéger la ville des déchets radioactifs entreposés de l’autre côté. Mais elle n’a pas oublié le but de sa quête et finit par trouver les traces du passage de son père dans cet étrange endroit.
Autres parutions
Commentaires
Il y a des éditeurs qui sélectionnent méticuleusement ce qu’ils publient. La Courte Échelle est de ceux-là. Spécialisée en livres et en jeux pour enfants, cette maison d’édition a lancé en 1985 une nouvelle collection s’adressant à un public un peu plus vieux : les 9-12 ans. La collection Roman-Jeunesse compte déjà huit titres auxquels quatre autres devraient s’ajouter en 1988.
Avant de publier Atterrissage forcé, Joceline Sanschagrin avait écrit des pièces pour enfants, en plus d’être journaliste à la pige. Son premier roman est une délicieuse petite réussite. Elle-même sera peut-être surprise de voir son texte considéré comme une œuvre de SF, cette étiquette n’étant apposée nulle part dans le livre. Par la simplicité de son écriture et de son intrigue, Atterrissage forcé ressemble davantage à un conte qu’à un roman, j’en conviens, mais c’est bien de SF qu’il s’agit.
L’originalité du récit tient dans le premier chapitre. Par la suite, tout se résume à la quête du père menée par le biais de rencontres avec divers personnages. Le rythme devient plus lent, les découvertes sont moins nombreuses, l’imaginaire de l’auteure surprend moins.
Dès les premières pages donc, Wondeur se retrouve dans un univers bizarre et déconcertant (la ville du Mur), géographiquement non situé et habité par des gens aux mœurs étranges. Joceline Sanschagrin semble d’ailleurs se plaire énormément à ne pas tout dire au lecteur. Ainsi, on ignore en quelle année l’histoire se passe, quel est le pays d’origine de Wondeur, quelle sorte d’enfance elle a vécue, qui est cette Léontine qui l’a élevée et surtout quels sont les pouvoirs dont elle dispose en plus de celui de voler, naturellement.
La ville du Mur s’avère un microcosme soumis à la terreur atomique et géré en fonction d’elle. Les adultes y sont mornes et inquiets. Mais les enfants, littéralement underground, continuent à rire et à vivre d’audaces. On comprend à la fin que pour Wondeur, retrouver son père signifie d’abord savoir qui elle est. Et en fuyant la ville, elle montrera à ses nouveaux amis qu’ (p. 94).
En refermant le livre, on se dit que tout est en place pour un deuxième épisode. [DC]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 162-163.